Grève générale ! Justice pour Chokri Belaïd

L’assassinat de Chokri Belaïd, tué par balle, mercredi 6 février au matin en sortant de chez lui, est assurément un crime odieux. La Confédération nationale du travail (CNT) adresse toutes ses condoléances à sa famille, ainsi qu’à ses camarades de syndicat ou de parti.

Ce camarade avec lequel nous ne partagions pas forcément toutes les positions sur la conduite à mener dans la période post-14janvier, restera comme l’une des figures emblématiques de cette révolution.

Il ne comptait pas comme d’autres, actuellement au gouvernement, parmi les « révoltés de la dernière heure ». Outre son passé de militant politique entamé dans les années 80, il a été en effet l’un des plus actifs soutiens de la révolte du bassin minier de Gafsa, en 2008, qui a constitué les prémices de la révolution, comme nous en avons été témoins lors des procès, où il assurait avec d’autres la défense des syndicalistes et des chômeurs incarcérés.

Ce meurtre constitue une nouvelle étape dans la répression et le climat contre-révolutionnaire qui règne à l’heure actuelle.

Il ne doit pas rester impuni. Justice doit être faite, comme pour toutes les victimes et martyrs de la révolution et leurs familles qui réclament le traitement des dossiers.

Depuis la chute de Ben Ali, malgré d’indéniables reculs, le système répressif est toujours en place. Les attaques n’ont pas cessé, de la part du régime ou de ses soutiens déclarés ou non (récemment en décembre 2012, plus de 200 blessés à tirs de chevrotines à Siliana, ou encore l’attaque du cortège de commémoration de l’assassinat de Ferhat Ached, le fondateur de l’UGTT et figure de la lutte anticoloniale).

La résistance incarnée notamment par la base de la principale centrale syndicale du pays, l’UGTT, et une partie de la société civile, doit se poursuivre et s’intensifier, aux côtés des constantes mobilisations des comités de chômeurs, concernés au premier chef par l’augmentation du coût de la vie, des grèves de travailleurs, malheureusement isolés et pas toujours soutenus par la bureaucratie syndicale.

Vendredi, jour de la grève générale à l’appel de l’UGTT, et des funérailles de Chokri Belaïd, le régime a une nouvelle fois montré son caractère anti-ouvrier, en réprimant sévèrement les manifestations dans l’ensemble du pays. La répression ne doit pas inciter les militants à renoncer au combat pour les libertés fondamentales et la révolution sociale.

La peur doit changer de camp.

Un coup contre l’un d’entre nous, est un coup porté contre tous.

La CNT, comme elle l’a toujours fait, se porte aux côtés des artisans de la révolution.

La deuxième révolution, qui semble s’amorcer, est toujours à construire, dans la rue, dans les quartiers, dans les usines.

Grève générale ! Justice pour Chokri Belaïd.